Article du Phare Dunkerquois - Le journal des Flandres - Magazine gratuit spécial carnaval 2010
« Pendant quatre jours je ne rentre pas»
Quand vient la saison carnavalesque, la plus froide de l'année, la Belle Yolande troque son pantalon de costume pour une paire de bas rouge trouée, son manteau noir pour une robe rouge à points blancs, sans oublier le tablier blanc de soubrette. La perruque brune posée sur la tête transforme Stéphane en Belle Yolande t Son air sérieux s'envole
Sa vie carnavalesque débute dans les années 60. «Ça remonte ! A l'époque nous étions au Carré de la Vieille, mes parents, mon frère Laurent, mon grand-père, ma grand-mère faisaient carnaval, il y avait même une société amicale «les dégourdis du Mail !»».
Concernant Jean Verstavel, son père, «il faisait la bande de Coudekerque-Branche avec l'ancien maire, juste avant la guerre.'» Après Dunkerque Sud, la petite famille prend ses quartiers à Grande-Synthe : «je me souviens, il n'y avait pas encore de carnaval. Ma première bande était celle de Saint-Pol-SurMer, c'est d'ailleurs toujours la première !»< Dans les années 70, alors que Stéphane n'est encore qu'un enfant, il essaye de se trouver un clet'che «c'était la folie des hippies, avec les pantalons à franges... mais comme j'étais timide et je n'osais pas y aller, j'ai opté pour l'intrigue, j'étais en vieux avec une canne et j'allais embêter les gens».
lance-t-il en souriant t Après Saint-Pot-sur- Mer Dunkerque t «Avant, la bande partait de la place de la gare, je me souviens, je me déguisais dans les toilettes d'un café. Je venais de Grande-Synthe en bus et pour ne pas être embêté je ne me déguisais pas de suite.»» Après quelques années, la bande fait son apparition sur Grande-Synthe, le départ se faisait au Courghain, «ensuite il y a eu le petit train et la Belle Yolande.»» La Belle Yolande, Le sosie de Freddy Mercury et son aspirateur dans la chanson I wan't to break free? «Ah non pas du tout, tout à commencé lorsque l'on m'a offert un tablier blanc de serveuse, puis j'ai dû trouver une robe... Et c'est comme ca que je me suis fait appeler La Belle Yolande, Yolande pour la comtesse de Flandre et belle, parce que ça coule de source en me voyant !» lance-t-il avec un large sourire.
Un livre sur les tambours-majors
Un jour de la bande de Coudekerque-Branche alors que Yolande fait sa belle dans Les lignes, j'ai entendu un carnavaleux discuter sur les tambours-majors disant que tout le monde Les connaît mais personne n'en sait beaucoup plus, ce qui m'a donné L'idée d'écrire sur le Cô, qui était carnavaleux avant d'être tambour-major, et puis je suis remonté plus loin, j'ai recherché tous les tambours-majors !« Le «Cô» est un succès. Stéphane fera même partie des Pénelecres et écrira des histoires.
Quatre jours de folie !
«Nous habitons désormais à Thiennes, alors ma femme me dépose le samedi matin pour la bande de Grande-Synthe et me récupère le mercredi lors du bal enfantin de Grande-Synthe. Je ne rentre pas pendant quatre jours, je dors là où je peux. Généralement, je pars avec en moyenne 10 euros sur moi... et j'ai encore mes sous en rentrant I»» s'amuse-t- il. «Un jour, mon frère qui vit en Bretagne est venu au bal de Wormhout, ma femme me dépose et me demande de rentrer assez tôt! Je me gare alors à Herzeele à une dizaine de kilomètres, mais finalement je suis sorti du bal vers les 3-4h du matin.
Le pire est que je n ‘arrivais pas à trouver mon véhicule. Je suis rentré chez moi vers 7h, ma femme m'attendait dans le fauteuil, je n'ai pas eu le choix pour la bande de Bergues, j'ai du rester à la maison !»» Il reprend en riant : «Tu sais qu'à la fin du XIXe siècle, une femme à empoisonné son mari pour aller faire la bande! On n'en est pas là !»»
Depuis deux ans, Stéphane emmène Florian, son fils ainé, dans les bandes et quelques uns des bals. Une envie de faire Le carnaval qui vient de son grand-père. «Le tout premier carnaval de Florian, il n'avait même pas 2 ans, il était déguisé en diable, nous étions au bal enfantin des chevaliers du XXe siècle, et Florian a été pris en photo alors qu'il était dans les bras du Cô! Magnifique.»» Et cette année, Stéphane sera accompagné de ses deux fils, Matthias-Auguste fera ses premiers pas carnavalesques lors du bal de Wormhout ! Des souvenirs en perspective. D'ailleurs, quels sont les deux souvenirs à retenir ?
« Quand j'ai fait rencontrer mon père et son ami, avec qui il faisait les bandes avant la guerre, cela faisait 60 ans qu'ils ne s ‘étaient pas revus. On était chez Chatroussat en chapelle, et je dis à mon père j'ai quelqu'un à te présenter, et là, ils sont tombés dans les bras l'un de l'autre et on pleuré, c'était très beau. Et mon autre souvenir ? Ma prochaine bande ! »