Un p’tit bonjour de deux Bretons aux Masquelours
Nous sommes venus vivre le carnaval de Dunkerque dans le cadre d’un travail … car nous sommes cinéastes. Nous réalisons des documentaires.
Nous avons commencé par laisser tomber tout le matériel de tournage, enfiler nos costumes (on fera mieux la prochaine fois) et participer à la Bande de Petite Synthe avec les « Zôt’ches » pour découvrir et comprendre le carnaval dunkerquois (sinon, on filme mal). Nous y avons pris beaucoup de plaisir.
Et puis nous avons tourné comme des malades pendant les « Trois Joyeuses ». Vous nous avez certainement aperçu avec nos vareuses jaunes de pêcheurs bretons que nous avions enfilées tout à fait par hasard, et sans nous concerter, pour nous protéger du froid. Ce n’était pas un costume, mais nous avons compris la résonance que cela pouvait avoir au pays des pêcheurs de harengs. Nous en sommes heureux.
Nous savons que les caméras ne sont pas toujours en odeur de sainteté au Carnaval. Nous nous sommes pourtant sentis protégés lorsque nous étions au cœur de la Bande, accueillis dans les échanges que nous avions avec les uns et les autres. Pour tout cela nous voulons vous remercier.
La meilleure façon est de vous informer de ce que nous faisons. Pendant les « Trois Joyeuses », nous étions en repérage pour un film que nous allons tourner pendant la Bande de Bergues. Ce film (d’environ 50 minutes) veut raconter l’aventure humaine d’un groupe d’handicapés résidants d’un CAT de La Gacilly, dans le Morbihan. Laurent, un de leur éducateur, est un Dunkerquois pur jus …évidemment masquelour depuis qu’il est né. Cela fait quatre ans qu’il entreprend de vivre le carnaval avec ses résidants. Ils y font une provision de bonheur pour toute l’année. En les regardant vivre la fête au milieu de tous, nous voulons montrer l’un des aspects fondamentaux de l’esprit du carnaval de Dunkerque : la solidarité. Elle se vit à travers le rôle des sociétés carnavalesques comme celle des « Zôt’ches » (qui les accueille), à travers leurs rencontres, à travers le sentiment de se sentir comme tout le monde. En portant ce que nous appelons un regard croisé sur un groupe d’handicapés et le carnaval, nous voulons ouvrir quelques champs du possible dans le domaine de l’exclusion.
Nous ne sommes pas de France 3, France2, et encore moins de TF1. Nous sommes des indépendants (des z’in, des z’in, des z’indépendants) qui allons proposer notre projet à un diffuseur. La nuance est importante. Nous vous tiendrons informés de la vie de ce film qui ne verra pas le jour avant 2006.
Encore merci à tous ceux qui nous ont aidé (les Zô’tches, les Nounn’tches, les Acharnés etc).
A très bientôt. Salutations carnavaleuses.
Gérard et Daniel.